jeudi 30 septembre 2010

Compte à rebours...

Jour J, moins quatre...

Lundi, Madrid. Le bus va m'y emmener et puis ensuite... eh ben, impossible de dire quoi que ce soit !Impossible de réserver un hôtel ou une auberge, impossible de préparer cette entrée dans cette ville immense!!! ( Il y a quand même 3 255 944 habitants) et après presque trois mois dans la nature ou dans des petites villes, je sens que ca risque d'être un choc, mais rien à faire, je n'arrive pas du tout à aller sur Internet et à chercher des infos !!!

Bref, c'est comme sur le Chemin, impossible de réserver quoi que ce soit, impossible de me projeter plus loin que le jour d'après, impossible de penser et quand j'essaie de penser, plus rien ne va... alors j'arrête tout et j'attends... Je verrai bien ce qui viendra au moment même...

Aujourd'hui en me levant, je me suis demandée pourquoi est-ce que j'étais ici, dans cette auberge.

Dans la matinée, autour de la table et d'une tasse de thé, j'écoutais un homme qui marche depuis 6 mois. Il est parti du fin fond de l'Ecosse. Là où il y a la dernière maison ! Il n'y a dans ces contrées lointaines aucun pèlerin, à part lui bien sûr! Il ne parle ni anglais, ni Espagnol, mais pour lui, rien ne l'arrête... Il a fait déjà 7 fois le chemin. Il n'est plus dans la compétition. Il n'est plus dans les attentes. il n'est plus dans le regard de l'autre. Il n'impose rien à personne. Dors là où il veut, c'est-à-dire, qu'aujourd'hui, c'est sa septième nuit dans une auberge depuis ces six derniers mois ! Toutes les autres nuits, il les a passées dehors, à la belle étoile avec simplement un plastique pour le protéger de l'humidité et de la pluie...

A cette table, juste à côté de lui, une sensation de plénitude.
Je me sentais grandir juste par sa présence...

Cet homme est là, pleinement là, tel qu'il est et je me suis dis en le voyant que j'avais devant moi la réponse que je me posais ce matin...

lundi 27 septembre 2010

Le Chemin commence par les pieds et fini par le coeur...


Cette phrase, je l'ai écrite dans mon cahier, le premier jour de marche !

Et voilà déjà plus d'une semaine qui vient de se passer... déjà...
Entre une cloche qui sonne juste au-dessus de ma tête, qui me donne le rythme de la journée et la sérénité de l'église juste en-dessous de moi...
Les jours défilent, comme sur le Chemin, je ne sais jamais la date du jour.
Même si les tâches à accomplir sont toujours les mêmes, les jours, eux, ne sont jamais les mêmes !

La surprise reste entière...

Parfois, les rencontres sont intenses et on se retrouve dans l'auberge avec un mélange extraordinaire de nationalité comme hier soir... Une Ukrainienne chantait une chanson d'amour, José Manuel l'accompagnait à la guitare en improvisant, un couple s'est lancé et nous voilà à taper des mains en dégustant un verre de vin... Autour de moi, les langues se mélangeaient joyeusement et dans ma tête aussi !!! Je ne sais parfois plus quelle langue je dois parler...



Ou alors ce fameux jour, devant une jeune Allemande, mal dans sa peau, agressive et à qui, j'ai dû mettre des limites claires. Ce n'est pas facile de rester dans l'ouverture à ce moment-là et de garder une position ferme sans aucun jugement...

Je me souviens aussi d'une jeune femme, malade, et à qui j'ai proposé de poser mes mains sur elle. Le lendemain, elle me demandait un nouveau soin parce qu'elle se sentait beaucoup mieux... et le jour d'après, je l'ai vue repartir sur le Chemin avec une santé retrouvée... Quel cadeau...

Et mon pantalon qui va partir à Santiago, sans moi !!! Je l'ai tout simplement donné à une jeune Pèlerine qui recherchait désespérement un pantalon de marche. Il lui allait comme un gant, affaire conclue, elle m'enverra une photo d'elle, une fois arrivée là-bas...

Des petites graines semées...
Etre là, pleinement.
Ne rien attendre.
Juste vivre le moment présent, tel qu'il vient tout en préparant mon retour...



C'est ce que je découvre pleinement dans cette auberge avec José Manuel, au coeur si généreux...

dimanche 19 septembre 2010

Hospitalière et tortilla...

Me voilà devenue hospitalière pour quelques jours
dans la charmante ville de Burgos !

José Manuel m'a donné la possibilité de l'aider et comme ca, je peux me reposer et trouver la transition qu'il me convient de faire afin de pouvoir rentrer chez moi...

Hospitalière... c'est se retrouver de l'autre côté de la barrière !
En fin de compte, c'est exactement ce que je voulais vivre comme expérience...

Je suis là pour vider les poubelles, faire les lits, donner un coup de balai et passer la serpillère, nettoyer les toilettes, les douches, faire les courses, accueillir les pèlerins, tamponner les crédenciales, expliquer les règles de la maison, papoter, apprendre quelques mots d'Espagnol, mais surtout... apprendre à faire une bonne tortilla !
Et celle-là, dépasse tout ce que j'ai pu manger jusqu'à présent !

Comment préparer une tortilla ?

1º Prendre trois pommes de terre, les éplucher et les couper en petits morceaux.
2º Couper un ognion en petits morceaux.
3º Casser trois oeufs dans un bol et les battre à la fourchette.
4º Mettre une bonne couche d'huile dans la poêle, plonger les ognions, les pommes de terre et  recouvrir le tout d'huile ! Les pommes de terre doivent baigner dans l'huile d'olive, je précise !!!
5º Cuire le tout une bonne quinzaine de minutes, voir 20 minutes et enlever l'huile en trop.
6º Ajouter les oeufs.
7º Laisser cuire un moment puis prendre une assiette plate et retourner la tortilla pour la faire griller de l'autre côté et si l'envie y est, la retourner plusieurs fois jusqu'à qu'elle soit bien dorée...

Bon appétit !

vendredi 17 septembre 2010

"Bon Camino Stefan"

Envie de continuer ce Chemin à ma manière... C'est quoi ma manière ? Aucune idée, mais j'ai besoin de finir ce Chemin commencé d'une manière ou d'une autre... Partir maintenant de Burgos et rentrer n'a aucun sens, continuer de marcher jusqu'à Santiago n'a plus aucun sens n'ont plus...

Stefan va continuer son Chemin et on se retrouvera sûrement en Suisse lorsque je ferai une de mes visites express ou ailleurs, mais ca, seule la Vie pourra nous le dire...

Alors "Bon Camino" Stefan et tu vas me manquer sur ce Chemin... J'ai vraiment apprécié ces moments de marche ensemble, nos haltes pour déguster le chorizo avec la nature devant nous ou encore nos partages sur tout et sur rien...

Bonne suite à toi et je te dis à bientôt sur le Chemin de la VIE !

Ce matin...

Je me suis préparée comme tous les matins en sachant que je n'allais pas pouvoir rester dans cette auberge vu qu'en Espagne, on ne reste pas deux nuits à la même place !

Donc, j'ai fait mon sac à dos, je me suis installée à la table commune pour grignoter un petit quelque chose en guise de petit-déjeuner. Il était 7h00 du matin. Je savais que j'allais devoir quitter l'auberge au plus tard à 8h00 et que j'allais attendre Stefan dans un café proche de la Cathédrale pour notre lieu de rendez-vous.

Hospitalier: Tu vas où aujourd'hui ?
Moi: Ici, à Burgos, je reste à Burgos aujourd'hui. Mon pied ne va pas mieux et je reste là.
Hospitalier: Tu dors où ?
Moi: Je ne sais pas...
Hospitalier : Reste ici... Tu veux un café ?

Tout le dialogue s'est fait en geste plus qu'en mots.
Me voilà avec un café.
Le matin, j'ai pu me reposer, prendre une douche, j'ai eu droit à un massage des pieds et de la tête, à une bonne soupe aux légumes pour midi et un verre de vin. Il prend soin de moi avec beaucoup de délicatesse et on ne parle pas la même langue !!!

jeudi 16 septembre 2010

Rester sur le Chemin...

"Ne quitte pas le Chemin tant que tu es perdue..."


C'est Stefan qui me répète inlassablement cette phrase ! Oui, je comprends bien et je suis bien d'accord avec lui, mais là, raz-le-bol... Les piqures, la chaleur, une limite dépassée et j'ai craqué ! Je n'en peux plus, plus rien ne tient alors je dors, je dors et je dors... Grand besoin de me reposer et de me retrouver et donc, je suis à Burgos. Demain, Stefan me rejoint et nous allons voir ensemble la suite du Chemin si il y aura suite et comment...

L'Espagne me perturbe complètement... Plus aucun repère que ca soit dans la langue, la nourriture, le Chemin, les gens que je rencontre, les églises que je visite, bref, tout est différent ici en Espagne et j'ai l'impression de me retrouver à l'envers !

Les Eglises sont tellement chargées d'or, de statutes, de reliefs que je me sens submergées d'informations impossible à digérer !
Le Chemin est devenue une autoroute, il est très large comparé à la France, pratiquement que du plat, à quelques exceptions près, bondés de monde et c'est presque difficile de se retrouver seule sur le Chemin... A chaque rencontre, un "bon camino" est lancé...
Les auberges sont immenses comparées aux auberges francaises... Des chambres où les lits sont alignés les uns à côtés des autres à perte de vues, normal, ce sont des chambres de parfois 60 lits et voir plus !!!
Je ne rencontre presque plus que des Allemands et des Espagnols, je jongle continuellement avec une moitié d'Anglais et d'Allemand en plus les mains quand je dois m'exprimer en Espagnol et là, je suis tout-à-coup, épuisée de tout ce changement...

Et je réalise que le Chemin n'est pas important pour moi, mais la rencontre avec les gens.

Et à Burgos, j'ai trouvé une petite auberge de 16 personnes où l'hospitalier gratte la guitare en chantant de sa voix magnifique... Je ne le comprends pas du tout vu qu'il ne parle que l'Espagnol, mais ce que j'ai compris c'est "esta me gusta" en me regardant dans les yeux !!! J'ai éclaté de rire en le remerciant mais bon, ce n'est pas un bel Espagnol de mon âge ! C'est un bel homme d'une soixantaine d'année et il est tout simplement adorable... mais qu'est-ce que ca me fait du bien après ce raz-le-bol de sentir cette chaleur du coeur chez cet homme-là.

Une autre surprise, ce soir, je vais manger avec une équipe rencontrée en France ! On s'était quitté à St-Jean-Pied-de-Port vu que nous faisions une pause et comme j'ai pris le bus pour être à Burgos, je les ai retrouvé à ma plus grande surprise !!!

Merci la Vie...

samedi 11 septembre 2010

Solidarité rencontrée

Je suis devenue l'attraction des auberges !

Normal, je suis aussi devenue une sorte d'alien ou monstre vu ce qui me pousse sur le corps !!! Effrayant tout simplement, les piqures d'aoûtats étaient déjà pas mal, les piqures de punaises sont encore plus terribles...

Voilà le résultat après 48h !
Et là, dans l'auberge précédente, un homme m'a spontanément proposé d'écrire à l'association du chemin de St-Jacques pour dénoncer cette auberge contaminée. J'ai été vraiment touchée par son aide et à ma grande surprise, il y avait déjà 8 messages dénoncant cette auberge pour le jour où nous avions dormi.
Donc, cela signifie qu'il y a encore bien plus de monde contaminé que je pouvais imaginer et que cette auberge doit fermer absolument ses portes pour être désinfectée à fond.

Ce qui m'effraie, c'est l'inconscience de cette auberge parce qu'à deux heures du matin, je suis allée vers le gars, je lui ai montré les punaises de lit et la seule chose que j'ai recue, ce sont de nouveaux draps et que j'avais qu'à dormir dans un autre lit !

Et cette inconscience-là me fait sortir de mes gonds ! Toutes les autres aubergistes vivent dans la peur, plus personnes ne sait plus comment faire pour se protéger... En plus, si ces gens-là continuent à s'en foutre, il n'y aura bientôt plus de Chemin parce que les auberges vont fermer les unes après les autres et il faudra du bien du courage pour oser faire ce fameux Camino de Santiago, si beau soit-il !

mercredi 8 septembre 2010

Je vais bientôt mordre !

Alors là, marre, mais vraiment marre de ces petites bestioles qui courent sur toi au milieu de la nuit, que tu écrases par mégarde et puis, par un soupcon de conscience, tu te lèves et là, tu découvres que ce que tu viens d'écraser est une merde de punaise de lit !
Cette fois-ci, aucun doute, ce sont vraiment les punaises de lit décrites un peu partout en France.
Du sang sous les ongles, du sang sur les draps, et là, l'horreur bat son plein, 6 petites bestioles courent, innocement sur ton sac de couchage... Des petites bestioles rouges, gonflées de sang, dégoutantes à souhait !!!

Il est seulement 2heures du matin et me voilà, le regard embrumé, complètement dans les vapes à prendre toutes mes affaires et à mettre en route une putain de machine !
Après une douche pour enlever cette sensation désagréable d'avoir été bouffée, je me suis aspergée de tea-tree, sur le dos, mon pantalon lavé et encore humide de la veille, mes deux tee-shirts en laine de mérinos vu que je me les gèle et j'attends, la rage au ventre que le temps passe...

Il est 6h00 du matin, presque pas fermé l'oeil de la nuit et je croise les doigts pour avoir réagit vite et que je ne me retrouve pas couverte de boutons d'ici ces 48h vu que deux boutons sont déjà apparus... Le fameux clako ne repousse pas vraiment ces petites bestioles ! J'avais aspergé le lit à deux reprises avant de me coucher hier soir...

Je crois bien que je risque vraiment de mordre à mon tour !!!

La course aux taureaux...

C'est à Pampelune que la fameuse course aux taureaux se fait !


J'avais vu une émission sur cette course et je ne m'attendais pas du tout à me retrouver dans cette ville-là.
Une fois par année, les rues se remplissent d'hommes et de femmes, habillés en blanc et rouge, les taureaux sont lâchés et tu croises les doigts pour ne pas te retrouver sous leurs sabots...
Dans la ville, tu peux voir des photos, parfois drôles, parfois dramatiques, mais ce que tu vois surtout, c'est la peur dans les yeux de ces hommes pris entre les cornes des taureaux si ce n'est sous leurs sabots...

Aujourd'hui, quelque chose de plus calme est proposé... Un concert de musique classique se produit sur la place principale. Partagée entre l'envie d'y aller et la fatigue trop importante, la fatigue a pris le dessus, je suis rentrée à l'auberge ou plutôt à l`église vu que nous dormons cette nuit dans une église... Nous ne serons pas seuls, il y a plus de 115 lits !!!


L'auberge "Jésus et Maria" à Pampelune !

A Ronceveau, c'était la même chose, 140 lits, disposés les uns à côté des autres, à 22h00, extinction des feux, 22h30, les premiers ronflements démarrent... Chose agréable, notre réveil s'est fait en douceur à 5h55 avec une musique douce avant que la lumière ne s'enclenche... 6h30, le départ est lancé, le chemin démarre à la lumière des lampes frontales.

Je crois que cette étape de Ronceveau est essentielle. Le vivre malgrés tout ce que l'on entend, est un de ces moments inoubliables sur ce Chemin.


L'auberge de Ronceveaux !
Et pour cette nuit, il n'y a qu'une seule chose à faire: Ne pas oublier les boules quies !!!

dimanche 5 septembre 2010

Col de Ronceveau

Après une journée de repos complet (fatigue accumulée, lessive, oeil-de-perdrix à soigner, tendinites à soigner aussi et donc, plus bouger) j'espère pouvoir repartir demain matin pour la montée sur Ronceveau.

24km de St-Jean-de-Pied-de-Port dont environ 15km de montée sérieuse vu que nous passons de 200m à 950m en passant par le col de Lepoeder qui est a 1430m d'altitude !!!

Normalement, mon projet initial s'arrête ici, à Ronceveau, dans cette "usine" pour pèlerins que je vais découvrir demain soir...

L'Espagne, non merci, ça ne m'intéresse pas...Je n'aime pas le bruit, je ne suis pas attirée par cette langue et rien ne m'attire là-bas, sauf ce Chemin commencé...
Maintenant que je suis en route, je me sens poussée à le continuer. Ce qui s'est mis en route est loin d'être fini et donc, je vais suivre cet instinct qui me dicte d'aller plus loin, encore plus loin...

Je verrais bien en route comment ma marche va évoluer et si je vais pouvoir marcher ou devoir m'arrêter encore une fois, cette fois-ci plus longuement, pour reposer mes jambes...


samedi 4 septembre 2010

Une paire de chaussures manquante...

Le matin du 1er septembre dans la ville de Arthez-de-Béarn...

Réveil comme d'habitude, c'est-à-dire, un peu trop tôt à mon goût, habillage, crème solaire, la journée risque d'être chaude, refaire le sac pour la énième fois, prendre ses chaussures et là, quelque chose cloche !!!

Plus de chaussures ! Disparues, elles ne sont plus à leur place...

Je ne panique pas, en tout cas, j'essaie de ne pas paniquer en me disant qu'il doit y avoir une réponse à ce mystère. Rebobinner toute la soirée de hier soir, pas facile vu la dose de fatigue (et du petit Jurançon, je l'avoue) et non, rien à faire, mes chaussures de marche doivent être là, elles n'y sont pas !!!

J'ai refait trois fois le tour du gite en regardant partout, rien, elles ne sont nulles part. Comptage des gens restant dans le gite: 7 personnes. Comptages des chaussures de marche, 7 paires ! Le compte y est... Qui est parti ce matin avec mes chaussures ???

Pas de doutes, c'est Rozine ! Elle est partie dans le noir à 5 heures du matin, elle a, elle aussi une paire de Meindl, mais les siennes sont légèrement trop petites pour moi. Impossible de les mettre, je risque de me faire des cloques... tandis que pour elle, elles sont très confortables, normal qu'elle ne s'en ait pas rendue compte...
Heureusement que Stefan avait son numéro de téléphone, on a trouvé un arrangement, une voiture m'a emmenée là où elle se trouvait et j'ai récupéré mes chaussures !!!

Quelles émotions en ce premier jour de septembre...

Paysages du matin...

Pour pouvoir bénéficier de ces paysages-là, il faut se lever tôt le matin et partir sur les routes autour des 6h30 - 7h00 et là, la magie s'opère...

Quelques perles rares...

Voilà quelques perles rares trouvés en chemin...

Prendre le temps de faire un détour, prendre le risque de ne rien trouver d'intéressant, prendre la décision de s'arrêter et d'écouter...

En général, les vitraux des églises se ressemblent, mais ces vitraux-là, dégagent un petit plus et ces petits plus font que le chemin se chargent de couleurs et de pétillement...


Notre Père...

Ne dis pas: père,
      si tu ne te conduis pas en fils.
Ne dis pas: notre,
      si tu vis enfermé dans ton égoïsme.
Ne dis pas : qui est au cieux,
      si tu penses qu'aux choses de la terre.
Ne dis pas : que ton nom soit sanctifié,
      si tu le confonds avec un succès matériel.
Ne dis pas: que ta volonté soit faite,
      si tu ne l'acceptes pas quand elle te déplaît.
Ne dis pas : donne-nous notre pain de ce jour,
      si tu ne te préoccupe pas des nécessiteux.
Ne dis pas : pardonne-nous nos dettes,
      si tu gardes rancune envers ton frère.
Ne dis pas : ne nous soumets pas à la tentation,
      si tu t'y exposes toi-même.
Ne dis pas : délivres-nous du mal,
      si tu ne t'engages pas résolument pour le bien.
Ne dis pas : amen,
      si tu ne prends pas au sérieux les paroles de notre Père.

Voilà une horreur trouvée en chemin et l'Eglise s'étonne qu'il n'y a plus personne
pour aller à la messe !!! Eh ben, c'est normal !!! Parce qu'en lisant une telle horreur,
remplie de culpabilité, de sous-entendus, de messages contradictoires, moi,
je prends mes jambes à mon cou et je me barre !!! 

P.S. Hier soir à Larceveau, Stefan et moi-même voulions visiter l'église de ce village. La surprise fut de taille ! Il n'y avait que le prêtre et une vieille femme à la messe!!! Nous avons vite refermé la porte et nous avons préféré boire une bonne bière sur la terrasse... Comme quoi...

Demandez, vous recevez !

Demande : Envie de rencontrer une personne pour continuer le chemin commencé et aussi pour expérimenter des 30 km...

Réponse : Stefan, marié, deux enfants, Suisse-Allemand, Pasteur évangélique de l'Eglise Réformée de Berne.

Réaction : Ah non ! C'est quoi cette réponse... Premièrement, raz-le-bol de ce prénom et en plus, un pasteur !!! Ca, c'est la cerise sur le gâteau... Et la Vie!!! Tu te moques de moi ou quoi ?

Après le 1er jour de marche : 27,5 km, pas de Jésus, ni de Seigneur à toutes les phrases, qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que je serai tombée sur une perle rare ?

Après le 2ème jour de marche : 32 km, plus ou moins le même rythme, belles conversations sur tout et sur rien, on se marre, même dans la difficulté, la légéreté reste...

Après le 3ème jour de marche : 33km, un bon repas, une bonne nuit, on continue un petit bout de chemin ensemble ? D'accord...

Après le 6ème jour de marche : Et un nombre incalculables de km, nous voilà arrivés à St-Jean-Pied-de-Port...

Devant la porte de St-Jacques !
780 km pour moi, plus de 1000 km pour Stefan !