"Le projet du pèlerinage survient généralement à un tournant de la vie, lorsqu'une faille se dessine dans le parcours linéaire d'une existence: une séparation, une maladie, la mort d'un proche ou encore autre chose. Le choix du départ s'impose alors.
Et c'est à partir de ce moment-là que le Chemin commence.
En effet, comme le rappel le dicton, le voyage n'est accompli que lorsqu'on l'a fait trois fois: une fois avant le départ, une fois sur la route, une fois au retour. Ce premier cheminement n'est pas des moindres, car la décision de départ se heurte souvent à de multiples obstacles qui tente de l'infléchir: une proposition de vacances alléchante, des soucis financiers réduisant le budget, une maladie qui affaiblit le corps... Pourquoi ces épreuves ? Se demandera-t-on. Elles surviennent pour signifier l'importance du pèlerinage qui se profile à l'horizon d'un avenir proche. L'existence, c'est ici qu'elle se met "en risque", car un tel acte n'est pas anodin.
Répondre à l'appel de la route malgré la tentation d'y renoncer, c'est accepter ce risque. C'est accepter, en connaissance de cause, les bouleversements qui pourront en résulter. C'est aussi accepter, tout simplement, de suivre son Chemin. Son propre Chemin."
Texte lu dans le "guide spirituel" des chemins de St-Jacques reçu par un hospitalier en chemin.
De temps en temps, j'aime l'ouvrir et puiser quelques réflexions qui continuent à me trotter en tête pendant que mes pas m'emmènent un peu plus loin.