jeudi 16 septembre 2010

Rester sur le Chemin...

"Ne quitte pas le Chemin tant que tu es perdue..."


C'est Stefan qui me répète inlassablement cette phrase ! Oui, je comprends bien et je suis bien d'accord avec lui, mais là, raz-le-bol... Les piqures, la chaleur, une limite dépassée et j'ai craqué ! Je n'en peux plus, plus rien ne tient alors je dors, je dors et je dors... Grand besoin de me reposer et de me retrouver et donc, je suis à Burgos. Demain, Stefan me rejoint et nous allons voir ensemble la suite du Chemin si il y aura suite et comment...

L'Espagne me perturbe complètement... Plus aucun repère que ca soit dans la langue, la nourriture, le Chemin, les gens que je rencontre, les églises que je visite, bref, tout est différent ici en Espagne et j'ai l'impression de me retrouver à l'envers !

Les Eglises sont tellement chargées d'or, de statutes, de reliefs que je me sens submergées d'informations impossible à digérer !
Le Chemin est devenue une autoroute, il est très large comparé à la France, pratiquement que du plat, à quelques exceptions près, bondés de monde et c'est presque difficile de se retrouver seule sur le Chemin... A chaque rencontre, un "bon camino" est lancé...
Les auberges sont immenses comparées aux auberges francaises... Des chambres où les lits sont alignés les uns à côtés des autres à perte de vues, normal, ce sont des chambres de parfois 60 lits et voir plus !!!
Je ne rencontre presque plus que des Allemands et des Espagnols, je jongle continuellement avec une moitié d'Anglais et d'Allemand en plus les mains quand je dois m'exprimer en Espagnol et là, je suis tout-à-coup, épuisée de tout ce changement...

Et je réalise que le Chemin n'est pas important pour moi, mais la rencontre avec les gens.

Et à Burgos, j'ai trouvé une petite auberge de 16 personnes où l'hospitalier gratte la guitare en chantant de sa voix magnifique... Je ne le comprends pas du tout vu qu'il ne parle que l'Espagnol, mais ce que j'ai compris c'est "esta me gusta" en me regardant dans les yeux !!! J'ai éclaté de rire en le remerciant mais bon, ce n'est pas un bel Espagnol de mon âge ! C'est un bel homme d'une soixantaine d'année et il est tout simplement adorable... mais qu'est-ce que ca me fait du bien après ce raz-le-bol de sentir cette chaleur du coeur chez cet homme-là.

Une autre surprise, ce soir, je vais manger avec une équipe rencontrée en France ! On s'était quitté à St-Jean-Pied-de-Port vu que nous faisions une pause et comme j'ai pris le bus pour être à Burgos, je les ai retrouvé à ma plus grande surprise !!!

Merci la Vie...

2 commentaires:

  1. Quand tu es perdue c'est que tu es toute proche.
    Se rendre, capituler, redevenir Rien et ainsi devenir Tout et redonner toute sa place à son Essentiel.
    Merci pour ce chemin.
    Jean-Michel

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  2. Juste un grand merci Jean-Michel... Ces mots-là, je les prends avec moi... Un tout grand merci pour ta présence rassurante et tellement... proche... Le Chemin continue son chemin même en restant ici à Burgos! C'est tout simplement incroyable de se sentir si... rien et à nulle part tout en étant si remplie et à quelque part...

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